Voyage au Ladakh de Françoise et Guilhem
Juillet – Août 2022
Mais
c'est quoi le
Ladakh ?
C'est une région du Nord de L'Inde, aussi connue sous le nom de Petit Tibet, et c'est l'une des dernières sociétés de boudhisme tantrique de la planète.
C'est une haute terre, la capitale Leh est à 3500 m et les sommets culminent à plus de 6000m.
Le Ladakh était un Royaume indépendant gouverné par une dynastie fondée en 970.
En 1840, la région fut annexée au royaume des Mahrajah de Jammu et lors de l'indépendance de l'Inde en 1947 fut intégrée dans l'Etat de Jammu et Kashmir.
Mais c'est où exactement ?
L'Inde n'est pas seulement ce grand triangle de terres surchauffées et surpeuplées qui plonge dans l'océan indien, c'est aussi une pointe au Nord vers l'Himalaya. Au Nord Ouest du Népal, à l'Est du Kashmir et de sa frontière contestée avec le Pakistan, à l'Ouest du Tibet, là se situe le merveilleux Ladakh.
Pourquoi le Ladakh ?
Carole qui y avait voyagé dans les années 2008 avait parlé à Françoise de son émerveillement, nous avions été à une réunion de l'association de voyages éthiques Horizons et Partages, vu ces photos de marcheurs dans ces terres lointaines, de sourires de ladhaki. Et puis Carole nous avait dit, c'est possible pour vous, ne vous en faites pas. Il fallait qu'on aille voir si c'était vrai.
Et puis cette année pas possible d'aller aux Fonts où Tanguy nous rejoignait chaque année pour quelques jours, il fallait que nous allions plus loin et plus haut, dans un pays où les drapeaux de prière claquent au vent.
Le voyage
C'est notre 3eme voyage ensemble en Inde, on est un peu plus confiants sur notre capacité à poser notre voiture à Marignane au petit matin, à gérer les changements à Frankfurt (cette fois j'ai testé la fameuse saucisse locale, ça pèse longtemps sur l'estomac)
à passer les douanes indiennes (Françoise a déjà eu quelques démélés), à croire que les bagagistes n'ont pas oublié mon fauteuil en route (stress à Delhi quand la dernière valise est livrée sur le tapis roulant et pas de fauteuil..., à attendre à Delhi que le jour se lève pour embarquer dans le petit avion de Leh.
Se poser à l'aeroport de Leh (3550m), ce n'est pas si compliqué, la vallée de l'Indus est large , par le hublot on a aperçu de hauts sommets dont seule la tête est enneigée. Ce qui frappe c'est la minéralité, toutes les pentes autour de nous sont en pierres ou en sable, pas de végétation.
L'aéroport est très rustique (un nouvel aérogare est en construction), on descend sur le tarmak surchauffé et les bagages sont chargés sur des remorques tirées par des tracteurs agricoles !
Autour de l'aéroport des casernes militaires entourées de grillages, nous serions nous posés à Kaboul ?
A l'extérieur de l'aéroport nous attend Tundup, le responsable de l'agence Spritual Trek, qui sera notre point d'appui sur place. Nous embarquons dans un petit taxi pour grimper à Leh et rejoindre notre « homestay ».
C'est une maison ladhaki à deux pas du centre qui sera notre camp de base pour tout le séjour. Lhamo, visage large tibétain et sourire nous accueille avec l'indispensable milk tea. Notre chambre est grande et simple, murs blancs et plafond typique de poutres de peuplier et traverses de bois de saule.
L'acclimatation
Pendant trois jours nous devons laisser notre organisme se reposer du voyage et s'habituer à l'altitude.
Nous le ferons rigoureusement, le 1er jour pour un sommeil réparateur après le voyage, les deux suivants avec des petites balades en ville et dans les environs.
En montant on laisse les guesthouses derrière nous et on rejoint des stupas (chortens) à contourner par la gauche (cf Tintin au Tibet), des manis (murs de pierre blanchis à la chaux, sur lesquels sont posés des pierres gravées).
Le centre ville c'est surtout une large rue pietonne en L, sur laquelle sont tendus des drapeaux de prière colorés. Elle est surplombée par la colline sur laquelle sont accrochés le palais royal et un monastère tout en haut. Le palais est brun et massif, construit en terre crue.
Dalai Lama
A notre arrivée Tundunp nous a conseillé de décaler notre trek parce que le Dalai Lama était en visite au Ladakh et que monastères et villages seraient vides aux dates prévues.
Alors nous aussi nous mettons en route pour aller voir à Choglamsar « His Hollyness » Tout ce que la région compte comme boudhistes converge vers ce village à 12 km de Leh. C'est le grand embouteillage mais pas de trace d'énervement chez les ladakki. Nous avons trouvé de la place à l'arriere d'un pick up qui prend des pistes de traverse pour approcher au maximum, il fait frisquet et humide ce matin, on sent que quelque chose d'important se prépare.
Nous voilà assis dans l'herbe avec des milliers d'autres, le Dalai Lama est sur une estrade et parle d'une voix claire et joyeuse, une autre voix prend le relai de temps en temps, nous réaliserons qu'il parle en tibétain et l'autre moine traduit en ladakhi. On passe servir du thé salé au beurre de yak et une poignée de riz sucré au raisin, c'est convivial et on est bien là à observer ceux qui sont venus avec leurs tenues traditionnelles et les visages marqués des personnes agées.
On a eu la chance d'avoir un résumé de son teaching, respectons la nature qui est fragile, protégeons l'eau et les arbres, respectons et aidons autant que nous pouvons ceux qui nous entourent, nous sommes tous des social animals et solidaires Quel message fort de la part d'un homme qui a été chassé du Tibet par la répression chinoise et dont le peuple vit en exil ou sous le joug de Pekin.
TCV (Tibetan Children Village)
Lors de notre précédent voyage en Inde nous avions visité l'école TCV de Dharamsala et été si touchés par l'accueil des enseignantes en tenue tibétaine, le sourire des élèves dans la cour de récré et la sincérité de l'enseignement proposé aux enfants tibétains en exil que Françoise avait décidé de parrainer un enfant.
Nous voilà donc à la porte du TCV de Leh, avec l'espoir de pouvoir rencontrer la petite Dangsto dont nous avons une photo et des dessins. Ce n'est pas si simple parce qu'elle vit loin de Leh à Nyema dans une région d'élevage où le TCV a une école annexe.
Mais par chance Dangsto et sa maman sont venu comme tant d'autres à Leh pour écouter le Dalai Lama. Rencontre très touchante, les dames du TCV font le lien, la jolie Dangsto essaye les vêtements chauds qui lui seront utiles cet hiver et joue avec la corde à sauter, sous le regard doux de sa jeune mère.
Nous nous quittons après une étreinte, on se reverra un jour c'est sûr.
Kandung La et Shyok et Numbra valley
De Leh part la route qui monte au Kandung La, qui serait le plus haut col routier du monde.
Comme c'est un bon argument pour attirer les touristes, en particulier les bikers en Royal Enfield, les Ladhaki semblent rajouter quelques centaines de mètres à l'affaire. 17580 pieds, 5600 ou 5350m suivant les interprétations, peu importe de toute façon c'est haut. La route monte monte monte dans les pentes minérales, notre driver Mustafa (de Kargil) conduit prudemment, ce jour là il pleut à Leh et il neige au col, alors le temps d'une photo et on bascule sur l'autre versant.
Une longue portion non goudronnée, des trouées dans le brouillard laissent apparaître des paysages extraordinaires, des marmottes bien plus grandes que nos alpines, un troupeau de yaks – comme c'est impressionant - le long du torrent, des travailleurs qui entretiennent la route et dorment dans des tentes parachute – quel dur labeur -, des habitations de l'autre coté de la vallée – on devine la longue marche et le passage du torrent- des lacets et ça descend toujours jusqu'à la large vallée de Shyok. Au delà des sommets enneigés, à plus de 6000m.
Nuit à Hunder qui concentre les guest house où séjournent les candidats à la balade en chameau de Bactriane. Les fins alluvions gris de la puissante rivière sont pulsés par le vent de la vallée et forment ainsi des dunes de sable, à 3500m d'altitude. Les caravanes de chameaux embarquent les touristes, essentiellement indiens, pour un tour dans un décor extraordinaire, la lumière orangée du soleil descendant éclaire le monastère de Diskit, la neige brille sur les sommets, la palette de couleur des rochers va du vert au rouge en passant par le brun.
Nous voilà juchés sur ces belles bêtes aux larges pattes, assis entre les deux bosses, tanguant un petit peu, serions nous en Mongolie ? Mon chameau est un géant et ma chaussure à la hauteur de la gueule de celui de Françoise, qui la machonnera pendant toute la balade. Fous rires d'altitude.
Ambiance radicalement différente à la tombée de la nuit dans les vieux stupas et manis au dessus de Hunder. Le long de ces vieux murs blanchis, c'est le silence et le calme qui remuent nos entrailles.
Le grand beau temps du lendemain nous ouvre la vallée sous d'autres perspectives, immensité et sérénité depuis les hauteurs du monastère de Diskit,
on se sent si petit lorqu'on marche sur le pont de fer qui passe sur les flots rugissant du Shyok, on aurait envie de continuer vers la vallée de la Nubra où il y a d'autres villages, même pas découragés par la sentinelle armée qui garde l'accès. Cette vallée est l'unique accès au Siachen Glacier où les armées indiennes et pakistanaises se font face à 6000m d'altitude.
Trek du Sham
Nous nous appuyons sur l’organisation de Tundup pour ce trek du Sham (de l’ouest), car il y a de nombreuses inconnues.
Trouverons nous le chemin, la carte du Nord Ladakh est tellement mystérieuse avec ces chaines de montagnes à l’infini, le passage sera-t-il franchissable en fauteuil, on est entre 3500 et 4000m, les hébergements seront t’ils plus ou moins accessibles…
Nous avons sérieusement préparé cette expédition, particulièrement pour minimiser le portage, sac à dos pour Françoise et sac étanche arrimé sous le fauteuil pour Guilhem.
Le jeune Namgyal sera notre guide et Mustafa driver nous dépose dans l’après midi à Likir, point de départ du trek. Depuis la maison de Zangmo chez qui nous allons dormir, on monte au monastère de Likir. Mise en train pour Namgyal qui me porte dans ses bras pour accéder à la cour du monastère où il y a quelques moines et une jolie fenêtre qui donne sur la vallée. Belle lumière du soir en redescendant, on s’arrête chez Amchi, charmant docteur tibétain qui tient une épicerie et osculte pouls et langue par-dessus son comptoir avant de remettre les précieuses poudres de plantes d’altitude pliées dans du papier kraft. Zangmo a préparé une bonne soupe avec les légumes de son potager, elle vit là avec ses deux enfants, son mari est à l’armée quelque part en Inde, nous comprenons que c’est une situation très fréquente dans ces vallées.
Grand beau temps pour la première étape qui nous emmène par une petite route goudronnée à Yangthang, avec le passage du Lhalung La 3550m, la descente vers Sundo, la remontée au Charatse La 3650m. Nous avons la sensation de nous immerger dans le Ladakh, portés par le silence et la solitude (ni voitures ni marcheurs en chemin), les vues plongeantes sur la vallée de l’Indus en contrebas. Namgyal improvise des pause thé régulièrement et insuffle sa bonne humeur.
Le homestay de Yangthang est sur un promontoire, nous avons le temps de nous balader dans le hameau entouré de champs d’orge, les vaches rejoignent leur logis, les paysans arrachent dans les champs des plantes pour les donner aux animaux.
La deuxième étape est plus difficile, il faut monter par une piste à Ulley 4000m. Ca grimpe dans la rocaille et il fait chaud, Namgyal porte le plus lourd, l’eau et les bouquins, on est vraiment dans la montagne à présent. A Ulley il y a 2 maisons chacune d’un coté du torrent, des moulins à prière,
des champs d’orge et quelques arbres aussi. Le paysage est grandiose, c’est ici que séjournent en hiver les photographes qui rèvent de clichés de Snow Leopard. On pense à Sylvain Tesson et Vincent Munnier allongés des heures sur le sol glacé.
Notre hotesse Amalay (qui veux dire quelque chose comme « ma chère ») est charmante et fonctionne à merveille avec Namgyal qu’elle hèle « Nono ! (équivalent de notre oh minot !). Elle est heureuse d’avoir de la visite et répond aux émerveillements de Françoise sur sa cuisine, son potager, ses méthodes culinaires par de joyeux Oh la la en français dans le texte ! Son beau visage buriné par l’altitude et le travail dans les champs nous induira en erreur sur son age, quelle surprise lorsque nous réalisons qu’elle est plus jeune que nous de quelques années.
Les voisins nous invitent à boire le thé dans leur belle cuisine ladakhi et on leur achète des panthères des neiges en poils de mouton et de yaks.
Lorsque le soleil passe derrière les crètes la lumière orangée est magique et invite au calme intérieur. La température chute (15° dans la chambre) et il est temps de rejoindre Amalay pour la préparation du repas, légumes du jardin et fabrication de pates de blé. Ni tables ni chaises ni évier, tout se passe au ras du sol.
Le lendemain on monte la piste au dessus d’Ulley jusqu’au bout. Pas moyen d’aller au lac d’altitude par le sentier. Passage de torrent sur un tronc d’arbre ou sur le dos de Namgyal l’infatigable, pieds nus dans l’eau glacée. Il y a deux maisons perchées là haut, vers les 4200m, c’est magnifique. Un homme pousse son troupeau de moutons, quelques perdrix d’altitude s’envolent à notre approche. Tout en haut il y a de la neige sur les sommets.
Ce soir atelier cuisine fabrication de momo (raviolis tibétains aux légumes) avec le renfort d’une famille belge qui vient d’arriver. Tournée de Tchang, l’ambiance est chaleureuse on est si bien ici. Un livre de photo sur un voyage himalayen organisé par les enfants d’Amalay qui est donc allée au Népal et au Bouthan.
Notre étape commence par une longue redescente qui permet à Françoise de reprendre son souffle, bizarrement court au réveil. Il fait très beau et le long du torrent un peu d’herbe broutée par les Dso (yaks croisés avec des vaches) évoque les Alpes. Des népalais cassent des cailloux qui dévalent les pentes, pour faire des murets de soutien. Je m’y essaye sans résultat, c’est déjà bien difficile de lever la masse au dessus de sa tête, la faire retomber au bon endroit pour transformer un galet en une pierre rectangulaire c’est bien plus difficile.
Remontée par la route asphaltée jusqu’au Tsarimanghan La 3870m, chaque col passé est un bonheur fait de drapeaux de prières qui flottent au vent, de thé partagé, de vues lointaines, de photos pour s’en rappeler. L’étape est longue jusqu’à Hemis, tache verte dans un océan minéral, et il faut descendre bas pour passer le seul pont sur le torrent, avant de remonter jusqu’à une guest house tout à fait inaccessible en fauteuil. Nous trouvons une chambre à proximité, cette fois nous sommes logés avec plusieurs treckers alors ambiance internationale au diner.
Hemis est une très belle halte, un petit monastère juché sur un rocher, de grands champs, des murets de pierre, des prairies imbibées d’eau, des peupliers et des maisons traditionnelles ladakhi, peu de constructions et une vie rurale active. Il y a même une ou deux échoppes et de sympathiques conducteurs de Tata qui livrent le ciment après 2 jours de route depuis Srinagar.
Le matin nous reprenons notre marche vers l’ouest, la piste monte ver un gros chorten, la vallée est large et on pourrait bien être au fin fond du Tibet. Nous poursuivons la piste carrossable vers le Mekteb La et Lago La 3820m avec une vue plongeante sur le sentier du trek en contrebas. La descente vers Ang est en partie goudronnée et moins marquante et après le pique nique de pain beurrée + confiture nous décidons de poursuivre jusqu’à Temisgam.
C’est plus bas et bien abrité alors l’abricotier est roi, les villageois ramassent les fruits pour les faire sécher ou pour récupérer les noyaux avec lesquels on fera de l’huile. Travail de fourmi qui se poursuit tard dans la soirée, les abricots qui sèchent sur les murets de pierre font des tâches de couleur.
Bel accueil et repos au Yak Guest House. Au 1er étage y est préservé un trésor de textes tibétains anciens et sacrés. Nous montons au Gompa perché au dessus de nos têtes. Les moines sont souriants, on pense à Tintin et Haddock au Tibet.
Là bas au loin c’est le col Lago La d’où nous venons, de l’autre coté c’est la vallée de Teya que nous n’aurons pas le temps de visiter car c’est la fin de notre belle randonnée.
Nous poursuivons vers l’ouest le lendemain dans un mini fourgon taxi Suzuki qui redescend jusqu’à l’Indus pour rejoindre la route principale BRO (Border Road Organization, rattachée à l’armée indienne). Nous passons le pont de Kalatee pour remonter le long d’un affluent. L’embranchement vers le Zanskar est tentant mais ce n’est pas pour cette fois, nous poursuivons jusqu’à Lamayuru.
Le monastère est très grand et beau, agrippé à des pentes minérales face à « moonland », énormes ravines argileuses. Mais la route qui passe en dessous et la difficulté d’accès en fauteuil nous décident après la visite de partir dormir à Alchi.
Le Gompa de Lamayuru, érigé en l’an 1000, a été saccagé par une armée hindoue et reconstruit. Il intègre la grotte dans laquelle le 1er ermite a séjourné. Les pèlerins ladhakis se prosternent en marmonnant devant les vieilles statues de Boudha et déposent leur offrandes. Une vieille femme en robe tibétaine de laine noire fait tourner son moulin à prière, chère Alexandra David Néel ton esprit est encore là.
A Alchi aussi il y a un monastère, ce sera notre préféré. Il faut faire abstraction du cirque touristique, minibus, groupe de Royal Enfield, mauvaises guingettes à la mode ladakhi, et entrer dans ce joyau de l’art boudhiste. Nous écarquillons les yeux devant les Boudhas anciens de 7-8m de haut. Quelques moines veillent à la préservation de ce trésor, l’un d 'eux boit du Coca en riant et nous partage sa bouteille.
Le lendemain marche jusqu’au pont de fer sur les flots boueux de l’Indus.
Un yak pressé nous grille la priorité sous les drapeaux de prière, on lui emboite le pas. Poursuivons jusqu’à Saspol, où le gentil tenancier d’un boui boui où l’on déguste une fameuse Maggi Soup nous ouvre les portes d’un monastère bien à l’abri des regards, qui contient lui aussi des Boudha géants.
Pour le retour sur Leh un taxi vient nous chercher, c’est la fin de cette belle semaine de trek et nous sommes heureux de rentrer « chez nous » à la Guest house.
Tant qu’on a la santé !
Les 3 journées d’acclimatation nous ont semblées vraiment nécessaires. La 1ere pour reposer nos corps après le long voyage via Delhi, la 2eme pour faire le point avec Tundup (qui nous prévient que le Dalai Lama arrive et qu’il faut donc décaler le trek) et une petite exploration du centre de Leh et de ses hauteurs. La 3eme pour partir un taxi visiter Stok.
Nous avons rencontré des voyageurs qui n’ont pas eu le temps ou la prudence de ce temps d’acclimatation à l’altitude, partis trop vite encore plus haut ils ont eu des maux de tête, insomnies, vomissements, rien de bien agréable.
A Ulley (4000m.) Françoise a eu besoin de prendre un peu de Diamox mais s’est bien remise dès qu’on a repris la marche avec une perte d’altitude.
A Yangthang un insecte nocturne a cherche refuge dans le creux de son oreille, pas très agréable et douloureux par la suite alors on est allé consulter à l’hôpital de Leh.
La 1ere consulation à la lumière du portable n'était pas suffisante, le lendemain on y est retourné pour voir l'ORL
C’est le seul hôpital de la région alors c’est la cour des miracles avec des queues d’admission, des blessés qui attendent radio à la main, des lits vaguement protégés par des cloisons de toile. L’ORL avait des méthodes ancestrales pour conclure que l’insecte s’était fait la malle, un long tube d’aluminium qu’il a enfoncé profondément dans le conduit auditif aie aie aie. La pharmacie en face de l’hôpital délivre précisément le nombre de cachets prescrits et les gouttes antibiotiques, nous sommes rassurés.
Médecine traditionnelle à Likir par Amchi
et visite intéressante à la pharmacie tibétaine, où l’on a trouvé huiles de massage, crèmes, herbal tea, shampoings.
De belles rencontres :
Au Ladakh la densité est faible, l’essentiel de la population est concentrée à Leh, mais l’on a fait de multiples et belles rencontres.
Tundup, qui gère l’agence Spiritual Trek, parfois un peu brouillon mais tellement gentil et soucieux que tout le séjour se passe bien.
Namgyal son fils, qui nous a guidé pendant le trek avec une énergie et une joie communicative. Nous avons été particulièrement touchés de le voir échanger gaiement avec chacun sur le chemin, jeunes ou vieux, tibétains, ladhaki,gens du Bihar, kashmiri ou népalais, mettre la main à la patte pour préparer les repas
(c’est le cas de le dire quand on a modelé les momos et les pates). Et par la robustesse de ses pieds quand il m’a porté sur son dos au franchissement du torrent.
Sophie la pomponette parisienne, 84 ans en voyage solo avec son guide du coté de Diskit.
Nanette,77 ans, guide Terre d’aventure référente pour l’ouest Himalaya, jamais rassasiée des grands espaces, ça doit être dans ses génes de fille du Queyras qui s’agrippait au camion du laitier pour monter à ski de la ferme à l’école de St Véran.
Lhamo notre hotesse de Leh, son large visage toujours souriant.
Finalement à Leh chez Lhamo nous etions chez nous !
Choyés par nos hotesses plain omelette et chapati avec le milk tea épicé pour le petit dejeuner et la journée démarrait ; quand nous remontions la rue , nous croisions des visages familiers et avenants des ecoliers en uniformes , des travailleurs, des touristes indiens pressés et le laitier !
les vendeurs de jus d'argouse dont nous avons apprécié les vertus restauratrices
joli boutique en bois et produits artisanaux
une ressource très intéressante pour les ladakhi Argousier ou Seabuckhorn, c'est une
plante épineuse parfaitement adaptée aux deserts d'altitude, les baies orangées des pieds femelles sont concentrées en Vitamines A,B2 et C , qui pallient les carences dues au rude climat du ladakh
dans le virage à droite un magasin de montagne,comme un labyrinthe avec son adorable propriétaire tibetain, ladakhi ? Nous y avons fait de bonnes affaires autour d'un ginger lemon un jour de pluie, une belle rencontre amicale
le petit cordonnier qui voulait nous offrir un thé à chacun des passages de Guilhem
le charmant kashmiri en entrant ds la vieille ville chez qui nous n'avons rien acheté
et qui nous saluait toujours joyeusement
et meme la cousine de Mathieu Ricard, très charmante parisienne érudite en Boudhisme
Autour de Leh
Le surlendemain de notre arrivée, nous avons pris un taxi depuis la station située après le market, pour aller visiter Stok et Stakna. Le chauffeur a solidement arrimé le fauteuil sur le toit du mini van et nous voila parti pour ce village situé sur l’autre rive de l’Indus, dont on voit bien la bande de végétation lorsqu’on atterri à Leh. Tout en haut il y a l’ancien palais royal que Françoise visite pendant que bloqué par les volées de marches je profite de la belle vue sur les maisons ladakhi entourées de végétation et de peupliers.
Sans doute Leh devait être aussi paisible il y a quelques années. L’accès au gompa étant empèché par des travaux sur le chemin , notre gentil taxi driver – ancien de l’armée indienne – nous emmène par un petite route bien défoncée à travers des étendues désespérantes de pierraille jusqu’au monastère de Stakna, situé sur une colline. A nouveau des marches alors seule Françoise fait la visite.
Après le trek nouvelle excursion en taxi, cette fois à Tiksey et Shey
Nous voilà partir vers l'est de l'indus, la vallée est verdoyante le long du fleuve et déjà le Monastére de Tiksey se dresse sur sa collline à 3600m, c'est le plus grand monastére ou Gompa du Ladakh très imposant avec ses niveaux successifs , il ressemble au Potala , le palais des dalai lama de Lhassa
une pente destinée aux livraisons nous ouvre le chemin et un robuste tibétain porte Guilhem jusqu'à la cour principale
2 grands escaliers desservent les 2 temples
le temple de droite renferme un immense Boudha,Maitreya Son visage si doux et bienveillant emerge à ce niveau , son corps plonge jusqu'au premier niveau du Gompa
Il mesure 15 metres en tout. Il est fascinant par son regard , son sourire nous restons longtemps la à comptempler cette representation de Boudha
Dans une salle attenante, des representations de Tara , Bodhisattva feminin,elle revet 21 formes,Tara verte est la compassion mais la Rouge n'est pas la colére!Elle officie pour la bienveillance des etres
soudain les trompes sonnent , c'est très émouvant ,comme si les sons nous traversaient
les 2 moines sont installés sur le toit, et leur souffle s' envole vers la vallée
une Puja ( céremonie ) démarre dans le deuxiéme temple , tambours , cloches et mantras envahissent l'espace
notre Driver nous attend , nous redescendons,avec un arret au refectoire du monastére ou un jeune Moine , nous offre le thé au beurre salé et une soupe de legumes délicieuse
la cuisine et le refectoire sont spacieux et accueillants
Nous filons vers Shey, arrivés au pied du palais en terre crue, nous y montons aidé par Mohat , un jeune mendiant qui pousse Guilhem avec ses petits bras ;
je grimpe tout en haut , la vue est superbe sur l Indus et un joli temple coiffe le palais, un gros moine y ronronne avec son tout petit chat !
A Shey il y a une grande concentration de mini cars de touristes indiens, les plus jeunes sont en Royal Enfield
pas trop émus
par l'atmosphère des monastères et palais, ils sont comme des enfants , joyeux bruyants, affamés
et pressés !
Nous retrouvons notre ami tibétain qui nous offre un lassi au bord du lac , sa femme est devant leur boutique de souvenirs du ladakh très colorés , beaucoup de plastique, nous nous amusons du choix des touristes indiens , en buvant un bon thé
un chauffeur bienveillant accepte de nous embarquer dans son mini bus avec des indiens très sympas, un peu malades...
donc dépose à l'hopital de Leh, décidément nous connaissons la route par cœur pour remonter à Upper Tushka, elle monte beaucoup et longtemps , est trés animée
toutes sortes de marchands, commerces ; nous y faisons nos derniers achats, Thé chai Massala Label Rouge ! The best ,balai végétal pour le son qu'il crée sur la terrasse devant notre room
le poelon ladakhi pour réussir la soupe avec les pates il pése environ 3 kilos !,sans oublier la précieuse 'huile de noyaux d'abricots qui embaume ; exploit : les bouteilles arriveront intactes de notre voyage, Ouf !
Les dames des marches tibétains fabriquent de jolis bracelets , rouges , bleu, en pierres et en graines vegetales , nous en achetons un grand nombre pour offrir à nos enfants et nos amis , c'est aussi un modeste geste de soutien aux réfugiés Tibétains
Leh
Quelle surprise à notre retour de trek, le cœur de Leh a été investi par la communauté chiite pour célébrer un de leur glorieux prophète. La mosquée à droite sur Main Market est l’épicentre, des barbus accrochent aux lampadaires des drapeaux aux inscriptions en arabe, des photos géantes des charmants ayatolas Khomeini et Khameni. Les membres de cette communauté se regroupent à cette occasion et sont arrangués par des discours amplifiés jusque tard dans la nuit. Les femmes sont voilées et vêtues de noir, des adolescents en rangée simulent une flagélation, c’est un peu sinistre, mais plutôt bien toléré par le reste de la population, et soigneusement ignoré par les commerçants kashmiri sunnites qui poursuivent leur travail.
A Leh il y a plein de tailleurs, qui travaillent dans leur petites échoppes
. Et de coiffeurs attentionnés, qui pour 200 roupies vous font la coupe, la barbe et le massage du crane. Et des boulangers kashmiri dans la vieille ville, qui cuisent des galettes de pain en planquant la pate sur le flan de leurs fours en terre.
Plein de restaurants pour les touristes, surtout sur Changspa rd. Notre préféré est un petit resto tibétain en contrebas sur Fort rd. Plein de marchands de pashmina et de tapis, l’un deux nous ayant alpagués nous ne nous en sortons qu’en lui promettant lâchement de revenir le lendemain et avec la ferme intention de ne plus jamais passer devant sa boutique…
Ce qu’on trouve difficilement, l’alcool (pas la moindre bière en 3 semaines, le seul resto où nous en avons trouvé faisait abstinence ce soir là par respect pour la fête des Chiites !), l’argent liquide (les retraits sont plafonnés et les distributeurs très souvent à sec).
Mais ici les femmes toujours » at home, » entre les enfants , les repas et veiller au bien etre de tous animaux compris en plus de leurs hotes
et les hommes conduisant des taxis, et commercants meme si des tibetaines tenaient des petites échoppes c'était essentiellemnt de l'artisanat
les musulmans sont les commercants du Ladakh , aux ladakhi les homestay, guesthouses
et les tibetains essaient de s'en sortir avec leur statut de réfugies qui leur ouvre peu de champs d'évolution professionnel c'est pourquoi beaucoup d'entre eux quittent l'inde pour l'europe ou les USA
petit à petit les maisons pour les touristes essentiellement indiens des grandes villes du Nord, mangent la terre, les potagers , les champs d'orge, et la ville grimpe à l'assaut des vallées....jusqu'ou cela ira t'il , la population de Leh a due quadrupler depuis 20 ans
comment absorber ces changements avec les modifications climatiques en cours
le message du Dalai lama sera t il entendu ?
Nous le souhaitons qu'ils plantent des arbres le long des torrents et qu'ils continuent à vivre en harmonie comme dans la vallée du sham au rythme des saisons et des moulins de priére
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